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Cahier de bureau. L’année 2023 inaugure-t-elle l’ère de dépendances maîtrisées ? Après le Covid-19 puis la crise de l’énergie, la maîtrise de la supply chain est devenue une préoccupation majeure, même dans les petites entreprises, qui à leur tour disent « affecté par un déclin de la souveraineté »déclare Marc Debets, président de BY.0 Group, cabinet de conseil en stratégie spécialisé dans le développement d’écosystèmes business-to-business (B2B).
A l’appui de ses propos, il présente les chiffres de la deuxième édition du Baromètre de la souveraineté des entreprises à paraître dans les prochains jours. Réalisée du 26 septembre au 19 octobre 2022 auprès de 504 responsables production, achats et commerciaux (par Opinion Way pour BY.0 Group), elle révèle qu’une entreprise sur quatre ne se juge pas « souverain », soit 25% contre 18 % l’année précédente ; 40% se disent dépendants de l’étranger (contre 33% en 2021). Et 35 % pensent que cette dépendance peut affecter leur capacité de croissance (contre 32 % en 2021), s’ils venaient à manquer de lithium ou de cobalt pour les batteries des voitures électriques, par exemple, ou de papier pour un éditeur de presse.
Quand on parle de « souveraineté » dans les affaires, le terme est restrictif : il s’agit plus souvent d’autonomie et d’indépendance vis-à-vis de fournisseurs situés dans un autre pays que de pouvoir politique. Pour désigner les biens ou produits sur lesquels l’approvisionnement était critique, en 2021, les entreprises citaient des mots génériques comme » matériaux « et « des produits ».
« Les entreprises ont été confrontées en 2022 à des ruptures d’approvisionnement liées à la guerre en Ukraine, au point de poser la question de la délocalisation de la production »
En 2022, les postes sont beaucoup plus précis : composants électroniques, emballages, papier, pour les produits semi-finis ou aluminium, bois, papier, plastique, pétrole, moutarde, pour les matières premières, selon le Baromètre de la souveraineté. Marc Debets le voit « une prise de conscience des entreprises sur le manque de maîtrise de leur supply chain et une meilleure identification de leurs ressources critiques ».
Les enjeux sont élevés. Après les fermetures brutales des frontières dues à la crise sanitaire, les entreprises ont été confrontées en 2022 à des ruptures d’approvisionnement liées à la guerre en Ukraine, au point de se poser régulièrement la question de délocaliser la production.
Mais en termes de stratégie et de management, ce n’est pas la solution choisie par les entreprises pour repenser les interdépendances en 2023. Seules 5% des entreprises interrogées ont entrepris des actions de relocalisation (12% dans le commerce), et 5% y réfléchissent (15% dans l’industrie). et 15 % dans les entreprises de plus de 250 salariés). Pour 90%, la relocalisationn « n’est pas à l’ordre du jour ».
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