[ad_1]
LLa série de mesures votées par l’Assemblée nationale le 22 juillet dans le cadre de la loi sur le pouvoir d’achat [définitivement adoptée, mercredi 3 août, à l’Assemblée nationale puis au Sénat] dissimule, sous les rumeurs d’une bataille médiatique opportune, des enjeux et des effets qui vont au-delà des ajustements annoncés comme des avancées pour les salariés.
Ces mesures ponctuelles (prime annuelle, intéressement) remplacent les discussions des syndicats salariés et employeurs sur les rémunérations, devenues inutiles. Pire, ils les ignorent, confirmant le dénigrement par Macron des corps intermédiaires de la démocratie.
Les primes, dont le montant, triplé, peut atteindre jusqu’à 6.000 euros par an, ne ciblent pas les ménages modestes. Les chômeurs, exclus de facto du système, sont confrontés à des conditions d’accès à l’assurance chômage plus dures et à des baisses d’indemnisation. Quant aux retraités, la revalorisation des pensions ne résout pas leurs gels successifs ni même l’inflation.
Travail caché
Quand l’exécutif menace de fusionner d’autorité les branches dans lesquelles les salaires sont inférieurs au Smic, il feint d’ignorer que lors de son précédent mandat, Macron a inversé les normes, permettant un accord d’entreprise, validé par une seule organisation de salariés, même dans un minorité, prévaut sur les accords nationaux de branche et même sur la loi.
Les critères de ces primes entérinent les pratiques du travail dissimulé : paiement à la discrétion de l’employeur, exonération de cotisations sociales et défiscalisation. C’est en quelque sorte la légalisation des pratiques de travail non déclaré.
Toutes les composantes sociales du salaire, des cotisations, de la complémentaire santé, de l’épargne salariale, sont ainsi réduites ou plus précisément contournées. Comme les ordonnances Macron de septembre 2017 ont contourné le Parlement pour enfreindre le code du travail, la loi sur le pouvoir d’achat exclut le salaire comme principal instrument de la relation sociale de travail.
Les exonérations de cotisations – Sécurité sociale, assurance chômage, retraite complémentaire – appauvrissent encore l’assurance sociale, déjà touchée par la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) de 2019. Ces exonérations visent à fragiliser les organismes de protection sociale, c’est la « Politique de la boîte vide » dont parle l’économiste Michaël Zemmour (Le monde21 juillet 2022), pour justifier la nécessité d’une réforme et le recours aux assurances privées de toutes natures, complémentaire santé, accident, retraite.
Il vous reste 35,29% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.
[ad_2]
Source link