La hausse des prix du carburant place les services de soins à domicile dans une situation « critique »


Il y a ceux qui écrivent des mails, ceux qui refusent l’intervention à distance, ceux qui refusent de remplacer, ceux qui démissionnent, ceux qui n’ont même pas embauché… « A partir du 20, on a aussi des employés qui nous disent : ‘Je ne peux plus travailler tant que je ne suis pas payé’. »note Amir Reza-Tofigi, président de la Fédération des services aux particuliers et de proximité (Fedesap), qui représente plus de 3 000 entreprises. « Nous sommes un peu en alerte, Trusts Marie-Reine Tillon Présidente de l’Union nationale de l’aide, des soins et des services à domicile (UNA), qui fédère plus de 800 associations ou structures publiques. Nous avons il y a toujours eu des difficultés à embaucher et à licencier, mais ces dernières semaines on a vu une accélération. »

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Alors que le secteur manque déjà de 150 000 salariés, la hausse du prix du carburant place les soins à domicile, où l’usage de la voiture est nécessaire, dans une situation délicate. La plupart des salariés (plus de 400 000 personnes en France, majoritairement des femmes) se déplacent avec leur propre voiture entre les domiciles des personnes en perte d’autonomie qu’ils accompagnent. Ils paient le carburant sur leur tout petit salaire, puis, selon les conventions collectives, ils sont remboursés de 0,22 à 0,35 euros du kilomètre, un montant qui devrait couvrir l’amortissement de la voiture, l’entretien, les assurances et les frais de carburant. Cette rémunération n’a pas changé depuis dix ans. Par conséquent, il ne tient pas compte de la récente flambée des prix à la station-service.

« On est pris à la gorge » résume Amandine Batelier, une employée de maison qui parcourt jusqu’à 800 km par semaine sur les routes de l’Oise avec son gazole. Quatre recharges par mois de diesel à plus de 2 € le litre, c’est 400 € pour devancer les 1 250 € qu’elle gagne grâce à son travail à temps partiel. « Maintenant, quand on fait les courses, on y va avec une calculatrice ! Depuis vingt ans que je suis avec mon mari, cela ne nous est jamais arrivé », – avoue cette mère de trois enfants de 4 à 10 ans avec perplexité.

« Une fois de plus, nos employés ont été oubliés », Amir Reza-Tofigi, président de Fedesap.

Elle a alerté ses managers par email et courrier. « Nous luttons jusqu’à la limite de nos capacités. Je peux faire grève pendant le ménage, ce n’est pas vital. Mais je ne peux pas refuser de changer la couche de grand-père le matin. »

Une mesure gouvernementale qui réduira le prix du litre dans une station-service d’au moins 15 cents par rapport au 1est un Avril pour elle « déjà une petite économie. » Mais cela annulera simplement la hausse du diesel au cours des deux dernières semaines.

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