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Il aurait pu rester un conflit salarial local, semblable à ceux qui ont surgi dans de nombreuses entreprises depuis le début de l’inflation… s’il n’avait pas commencé en pleine bataille contre la réforme des retraites.
Le 20 mars, c’est aussi le blocage de l’entrepôt Vertbaudet à Marquette-lez-Lille (Nord) par la CGT de Tourcoing, venue remorquer contre le projet gouvernemental, qui a motivé 82 des 327 salariés de l’entreprise à se mettre en grève. pour la première fois de leur vie. Ces préparateurs de commandes, pour la plupart payés au Smic après parfois vingt ans dans la maison, n’ont pas digéré que l’accord de négociation annuelle obligatoire (ONA) signé le 3 mars par FO et la CFTC ne prévoit que des primes. Pas d’augmentation de salaire.
Plus de deux mois plus tard, 72 sont toujours en grève. Mais le conflit focalise désormais l’attention politique et médiatique. C’est la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qui, en s’y rendant le 14 avril, à peine élue, donne le premier coup de projecteur. Elle érige ce piquet en symbole des luttes pour « l’émancipation des travailleuses par elles-mêmes » et appelez « les mamans boycottent Vertbaudet ».
Intervention policière
« Malgré un mois de grève, le combat de ces femmes est resté invisible. Il fallait montrer à quel point cette lutte était emblématique pour s’attirer des soutiens et créer le rapport de force qui leur manquait., expliquer à Monde Sophie Binet.
Ce jour-là, peu après son départ, des supporters extérieurs à Vertbaudet pénètrent sur le site. La direction, qui fait partie de « violence » et salariés non grévistes » en état de choc « , demander l’intervention de la police. Qui seront ensuite dépêchés régulièrement sur place pour lever les blocages ou déloger le piquet, parfois sans ménagement.
Mais la tension monte d’un cran les 15 et 16 mai. Deux supporters sont interpellés, dont l’un est violemment plaqué au sol, et placé en garde à vue. Le lendemain, un policier saisit une gréviste par le cou : elle bénéficie de quatre jours d’incapacité temporaire de travail. Dans la soirée, la CGT Vertbaudet a annoncé sur Facebook qu’un de ses délégués syndicaux avait été victime d’un « expédition punitive » individus en civil « prétendument policier » qui l’ont emmené dans un véhicule banalisé pour le battre et le menacer. Une enquête est ouverte par le parquet de Lille.
Cette violence policière rend le combat encore plus emblématique. En cette période intermédiaire, loin de la dernière mobilisation contre la réforme des retraites, le 1euh Mai, et avant une dernière occasion parlementaire de faire tomber le texte, le 8 juin, la gauche s’empare du symbole.
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