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LL’existence, dans toute l’Europe, de règles complexes et hétérogènes en matière de prélèvements obligatoires rend les exercices de comparaison dans des cas types dénués de pertinence. En outre, les frontières des secteurs privé et public varient d’un pays à l’autre. D’où l’intérêt de la production par Eurostat (l’office statistique de la Commission européenne) de niveaux agrégés de fiscalité du travail.
Cependant, cet exercice a ses limites. Par exemple, les fonctionnaires allemands bénéficient d’un régime spécial de pension entièrement financé par l’impôt. Ni ces fonctionnaires ni leurs employeurs publics ne paient de cotisations de sécurité sociale. L’État français a construit la fiction d’un système par répartition pour ses fonctionnaires : les impôts et les prélèvements financent les cotisations sociales patronales et les salaires bruts ; ensuite, l’État récupère les cotisations sociales sur ces salaires, et se paie ses cotisations patronales, le tout pour payer les pensions des fonctionnaires retraités. Le fonctionnement net pour l’État est le même dans les deux systèmes, mais pour la France, sa fiction crée des cotisations sociales pour les salariés et les employeurs qui sont alors considérées comme une imposition du travail par Eurostat, gonflant la charge fiscale.
« Avec une politique de Français constante, cette tendance devrait s’accentuer dans les années à venir, en raison du vieillissement accéléré chez bon nombre de nos partenaires »
Cependant, restons-en aux chiffres d’Eurostat récemment publiés. La dernière année disponible, 2020, confirme que la France conserve la première place dans la fiscalité du travail payée par les employeurs privés et publics, à 12,4% du produit intérieur brut (PIB). Il comprend les cotisations sociales des employeurs et une foule de mesures, l’impôt sur les salaires, les options d’achat d’actions ou la contribution à la formation professionnelle. Le gouffre est abyssal avec l’Allemagne, qui n’a qu’une taxe sur le travail des employeurs de 7,3% du PIB. Français entreprises trouvent en cela un argument de poids pour se plaindre de la fiscalité excessive qu’elles subissent et de la perte de compétitivité qui en découle, et pour exiger des réformes.
Cependant, cet indicateur isolé a peu de pertinence. La France se distingue de beaucoup de ses voisins par une clé de répartition relativement élevée pour les employeurs et faible pour les salariés. Nous ne sommes donc que quatorzièmes en termes d’imposition du travail (y compris la taxe sur les salaires) payée par les salariés. Cependant, cette clé ne joue que marginalement sur la compétitivité, les incitations ou le pouvoir d’achat : l’employé regarde son salaire net lorsque l’employeur regarde le coût total où les deux types de cotisations sont ajoutés sans discernement. Il est également nécessaire d’intégrer les travailleurs indépendants, car là aussi, la frontière entre les salariés et les indépendants varie d’une Europe à l’autre.
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