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Épilogue judiciaire de « l’échelle Macron » : la Cour de cassation a validé mercredi 11 mai cette mesure phare et très contestée du début du premier quinquennat du Président de la République, qui a abouti à plafonner les indemnités de licenciement abusif reconnues par les tribunaux du travail.
La Cour a statué que le barème n’était pas « pas en face » à l’article 10 de la Convention no 158 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), qui prévoit qu’en cas de licenciement injustifié, le juge peut ordonner le versement d’une indemnité « adéquat » à l’employé. Il a également exclu la possibilité de déroger « même au cas par cas » l’application de l’échelle.
Le barème Macron est entré en vigueur en septembre 2017 par voie d’ordonnance, malgré une forte opposition des syndicats, et a été validé par le Conseil constitutionnel en 2018. Elle a supprimé le plancher minimum d’indemnisation de six mois pour les salariés ayant au moins deux ans d’ancienneté, et plafonné entre un et vingt mois de salaire brut, selon l’ancienneté, et les dommages et intérêts dus en cas de licenciement abusif (à l’exclusion du licenciement pour harcèlement ou discrimination).
La session plénière de la Cour de cassation avait déjà émis en juillet 2019 un avis favorable au barème, mais cet avis ne la liait pas, ni tous les juges du fond, et plusieurs cours d’appel avaient décidé de s’en libérer.
« La loi doit être la même pour tous »
La chambre sociale de la Cour de cassation, siégeant en séance plénière le 31 mars, a examiné les pourvois dans quatre affaires. Dans l’un d’eux, le plus exemplaire, la Cour d’appel de Paris avait écarté en mars 2021 l’application du barème, alors que la somme prévue par cette dernière « couvrait à peine la moitié du préjudice » subi par l’employé, dont l’ancienneté était inférieure à quatre ans.
Lors de l’audience du 31 mars, le premier avocat général, Anne Berriat, a invité la Cour de cassation à valider le raisonnement de la Cour d’appel. Sans remettre en cause le barème lui-même, elle a estimé que les juges étaient fondés à évaluer « in concreto » (de manière concrète pour chaque situation particulière) si l’indemnisation reçue a été « adéquat ». Mais pour la Cour de cassation, ce contrôle in concreto Créer « pour les plaideurs, une incertitude quant à la primauté du droit applicable » et « porterait atteinte au principe de l’égalité des citoyens devant la loi ».
Avocat de l’un des employeurs à l’origine des recours, François Pinatel s’est félicité de cette décision. « La loi doit être la même pour tous, qu’elle punisse ou protège. Contrôle in concreto aurait été un poison pour l’ordre juridique »a-t-il déclaré sur Twitter. Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, François Asselin, s’est également félicité d’une position qui « sécurisera les employeurs dans le domaine potentiel du contentieux, sans rien enlever aux employés ».
Une décision « scandaleuse » pour la CGT
« Permettre un resserrement et une standardisation de la rémunération des salariés dans les mêmes situations, l’échelle (…) donne une plus grande prévisibilité dans la relation de travail et a permis de développer des alternatives au contentieux, ce qui contribue au final à une augmentation continue des embauches permanentes », a indiqué le ministère du Travail dans un communiqué.
La CGT, en revanche, a dénoncé une décision « scandaleux », et a promis de « poursuivre la lutte contre l’échelle et pour les droits des salariés ». FO, sur la base des conclusions d’un récent rapport approuvé par le Conseil d’administration de l’OIT, a déclaré qu’il envisageait « demande[r] au gouvernementent de revoir sa législation ».
Ce rapport avait été ajouté aux débats lors de l’audience de la fin du mois de mars. Validant le principe d’une échelle, il a invité « le gouvernement examine à intervalles réguliers, en consultation avec les partenaires sociaux, les modalités du régime d’indemnisation » afin de s’assurer qu’il permet un « une indemnisation adéquate du préjudice subi à la suite d’un licenciement abusif ».
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