« Je ne supportais pas l’idée de payer un bras pour un poulailler et un canapé-lit »

"Je ne supportais pas l'idée de payer un bras pour un poulailler et un canapé-lit" – Thebuzzly

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« Avant le Covid, le télétravail n’était pas un critère. C’est maintenant! » C’est ainsi que Kani Diakité, fraîchement diplômée de l’EM Normandie, résume son choix. Début 2022, elle décroche un poste de chef de produit innovation dans un groupe de la région Ile-de-France, avec trois à quatre jours de télétravail par semaine. Une condition sine qua non pour Kani, qui vit à Vernon, dans l’Eure. Pour se rendre au bureau, il lui faut au moins trois heures de transport en commun, aller-retour. Si les trains sont à l’heure. Lors de sa recherche d’emploi, elle avoue avoir même refusé un poste, qui nécessitait une présence quotidienne. « Pour moi, c’est impossible, maintenant, de revenir en arrière ! Je tiens trop à cette organisation. »

Si elle dit qu’elle est prête à venir un peu plus au bureau  » si nécessaire « notamment pour créer plus de liens avec ses collègues, Kani préfère rester dans cette ville normande, avec sa famille, plutôt que de s’installer dans la capitale. « Quand j’entends des Parisiens parler de leur petit appartement à 1.000 euros par mois, je me dis que oui, j’ai des frais de transport et d’essence, mais que c’est quand même rentable en comparaison »elle décide.

« Je ne supportais pas l’idée de payer un bras pour un poulailler et un canapé-lit ! »

Adélie Montagnier a aussi fait le choix de la distance. Orléanaise d’origine, elle s’installe à Paris en 2018. Au départ, cette diplômée de l’ICN Business School savoure le dynamisme de la capitale. Jusqu’à l’annonce du confinement. « Ma mère a pris soin de moi pendant toute cette période. C’est là que j’ai réalisé la qualité de vie dans sa maison, proche de la campagne. Cela correspondait mieux à mes attentes personnelles”, se souvient Adélie. Après presque deux ans de télétravail dans ces conditions, retourner dans son atelier devient impensable pour lui : « Je ne supportais pas l’idée de payer un bras pour un poulailler et un canapé-lit ! »

Alors, à 28 ans, Adélie demande au cabinet de recrutement qui l’emploie de passer en télétravail permanent. Depuis plusieurs mois, elle revient à Paris deux jours toutes les deux semaines. Le reste du temps, elle travaille depuis son spacieux appartement d’Orléans, proche de sa famille et de ses amis : « Je peux venir au bureau en une heure en train si besoin. Je me sens libre, avec mon propre rythme de travail, tout en gardant le lien avec mes collègues. »

Tertiaire privilégié

Comme Adélie et Kani, l’idée d’une vie plus douce en région, tout en gardant son poste parisien, grâce au télétravail, commence à séduire de plus en plus de jeunes diplômés. Une enquête Cadremploi révélait à l’été 2021 que 82% des cadres parisiens souhaitaient partir. Plus d’un tiers se disent prêts à faire des allers-retours si nécessaire. Quant au rapport « People at work 2022 » de l’Institut de recherche ADP, il montre que les jeunes salariés réclament le télétravail. A la question « Si mon employeur insistait pour que je retourne sur mon lieu de travail à temps plein, j’envisagerais de chercher un autre emploi »interrogé fin 2021, 71% des 18-24 ans et 66% des 25-34 ans étaient d’accord.

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