Happy Deliverers, droit du travail et ubérisation dans le processus Deliveroo


Ceux qui sont attristés par le débat politique, éclipsé par la guerre en Ukraine, devraient assister aux audiences, qui se sont ouvertes mardi 8 mars, avant le 31 mars.e Chambre du tribunal correctionnel de Paris. Sur le banc des accusés se trouvent trois anciens responsables de la plateforme Deliveroo, ainsi que l’entreprise elle-même en tant que personne morale, qui sont accusés d’utiliser des « travailleurs indépendants » – des coursiers qui n’auraient qu’un nom d’indépendants, mais qui auraient un énorme avantage pour l’entreprise à se soustraire aux cotisations sociales.

Devant eux se trouvent plus d’une centaine de coursiers ou anciens coursiers qui se sont constitués parties civiles pour demander aux tribunaux de reconnaître « lien de soumission » qui les lie à la plateforme et leur impose les mêmes obligations, mais aucun des droits n’est reconnu aux travailleurs. Le Code criminel qualifie cette infraction de « travail caché » Nous sommes ici au centre d’un débat sur l’ubérisation de l’emploi, dont l’enjeu n’est perdu de part et d’autre. Et c’est la première fois qu’il comparaît devant un tribunal correctionnel.

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Elle commence par des plaintes déposées par des passeurs, complétées par des enquêtes de plusieurs directions régionales du travail et de l’emploi et de l’Office central de lutte contre le travail illégal, ainsi que par des rapports d’inspection du travail pour 2015 et 2017. Les dates sont importantes, elles font référence à la période de naissance de ces plateformes – Deliveroo France est né en 2015 – et il y a eu plusieurs ajustements réglementaires depuis. Durant cette période, l’Ursaf a estimé le montant des cotisations sociales éludées à 6,4 millions d’euros.

Contourner la législation du travail ?

Il y a deux questions devant le tribunal correctionnel : de 2015 à 2017, cette société n’était qu’une plateforme pour « obligatoire » entre clients et restaurateurs, ou organisé un vrai service de livraison de repas à domicile ? Y avait-il un contrat la liant à des coursiers, des services, ou s’agissait-il d’un abus du droit du travail ?

Au premier jour du procès – prévu le 16 mars – les témoins ont souligné la complexité du débat. Le premier, Arnaud Mias, qui est cité par le parquet, enseigne la sociologie à l’université Paris-Dauphine et a participé à des recherches sur le fonctionnement de ces plateformes, dont Deliveroo. A partir d’entretiens avec des livreurs, il identifie parmi eux trois catégories : ceux qui voient dans cette activité « amusant et sportif, pas de contrainte patronale, les avantages du travail étudiant » leur offrant des fonds pour financer des excursions et des loisirs ; à partir de « Amateurs de livraison de vélos », parmi lesquels s’expriment les plus vives critiques des plateformes ; et la troisième population « dans une situation socio-économique très dégradée », est venue à cette expérience de messagerie parce qu’elle « le seul accessible facilement et sans formation » et se réjouit que au moins un emploi.

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