L’économie française continue de générer des emplois. Dans son estimation flash, publiée vendredi 5 août, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dénombre 102.000 créations nettes d’emplois dans le secteur privé, au deuxième trimestre 2022, ce qui représente une hausse de 0,5 % par rapport au premier trimestre . Il s’agit de la sixième hausse trimestrielle consécutive.
Malgré les incertitudes qui pèsent sur l’économie, ces chiffres confirment donc la bonne santé de l’emploi, déjà observée précédemment, conjuguée à un taux de chômage modéré (7,3 % au premier trimestre, selon les chiffres de l’institut). Alors que 2021 avait déjà largement compensé les effets de la crise du Covid-19 (+4,3 % sur l’ensemble de l’année, soit 838 700 emplois de plus), la poursuite de la dynamique se traduit par un nombre d’emplois bien supérieur à celui d’avant la crise : au milieu -2022, l’emploi salarié privé dépasse son niveau de fin 2019 de 3,8% (+ 754 200 emplois).
Dans le détail, seul l’intérim a connu une baisse entre fin mars et fin juin (− 2,1 %), après une année 2021 faste. Hors intérim, le tertiaire marchand apparaît comme le grand gagnant et explique presque à lui seul le bon évolution du marché du travail : croissance de 0,8 % au deuxième trimestre, après 0,6 % au premier (soit une hausse de 97 300 emplois après 77 300 au premier trimestre). Le secteur tertiaire est même supérieur de 4,5 % à son niveau d’avant-crise. De leur côté, l’industrie, l’agriculture ou encore la construction se stabilisent.
Difficultés de recrutement
Ces bons chiffres, qui seront précisés dans un rapport détaillé le 8 septembre, s’expliquent en partie par un changement méthodologique récent : depuis le premier trimestre 2022, les évolutions conjoncturelles de l’emploi salarié prennent en compte celles des alternants (apprentis et titulaires de contrats de professionnalisation). Après avoir révisé ses chiffres pour 2021 en tenant compte des créations d’emplois liées à l’alternance, l’Insee indiquait, en juin, que le dynamisme de ces contrats réservés aux jeunes représentait un tiers de la croissance de l’emploi sur l’ensemble de l’année 2021.
L’estimation flash de l’Insee n’apporte aucune information supplémentaire sur le type de contrat de travail et le temps de travail des salariés occupant ces nouveaux emplois, ni ne permet de revenir sur les problèmes structurels que les employeurs disent rencontrer. , à commencer par les difficultés de recrutement et la baisse de productivité depuis 2020.
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