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Face à l’inflation, qui a atteint 6,1% fin juillet en France, et plus encore face aux difficultés de recrutement, les entreprises vont-elles lâcher du lest sur les salaires ? Selon le groupe WTW (Willis Towers Watson, anciennement Gras Savoye), qui a réalisé sa traditionnelle enquête mondiale sur les rémunérations, les augmentations salariales accordées par les entreprises françaises devraient en moyenne 3,1 % en 2022. Un chiffre nettement inférieur à celui de la hausse des prix, mais qui reste en progression significative par rapport à la tendance de ces dernières années. De 2010 à 2019, les augmentations moyennes n’ont pas dépassé 2,5 % par an, alors que 2020, année du Covid-19, a même vu le chiffre tomber à 2 %.
En 2023, les entreprises pourraient accepter des hausses de 3,3 % en moyenne, selon l’enquête. « Ce chiffre pourrait même être revu à la hausse à la rentrée, compte tenu des anticipations d’inflation, et atteindre 3,5%, ce qui serait du jamais vu depuis 1985 »souligne Khalil Ait-Moouloud, directeur de l’activité enquête rémunération chez WTW.
Plus avare
La moyenne de 3,1 % pour cette année recouvre évidemment des disparités selon les secteurs d’activité, les métiers et les niveaux d’emploi. Les salaires augmentent donc beaucoup plus vite pour les professionnels du numérique, de la data et de la cybersécurité. Pour le reste, le secteur de la finance, les nouvelles technologies (et notamment les activités autour des semi-conducteurs) et les fintech sont placés « haut de gamme » en termes de générosité salariale.
Si les entreprises acceptent de faire des efforts, ce n’est pas seulement pour préserver le pouvoir d’achat de leurs salariés, mais aussi pour réussir à recruter
A l’inverse, la banque de détail, l’agroalimentaire, le tourisme et l’hébergement-restauration ont été plus avares. En termes de types d’emplois, ce sont les cadres et cadres qui s’en sortent le mieux, avec des augmentations de masse salariale de 3,1 % à 3,2 %, tandis que les ouvriers et agents de maîtrise se contentent de 2,9 % à 3 %. A noter que les salariés français s’en sortent moins bien que leurs voisins européens, où les augmentations de rémunération anticipées sont plus élevées : pour 2023, elles s’élèvent à 4 % au Royaume-Uni, 3,8 % en Allemagne et 3,6 % en Espagne. Il est vrai que l’inflation y est beaucoup plus élevée. En juillet, la hausse des prix en glissement annuel a atteint 9,4 % au Royaume-Uni, 8,5 % en Allemagne et 10,6 % en Espagne.
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