éduquer, nettoyer, câliner… Vingt-quatre heures avec les petites mains des écoles maternelles, en quête de reconnaissance

éduquer, nettoyer, câliner… Vingt-quatre heures avec les petites mains des écoles maternelles, en quête de reconnaissance – Thebuzzly

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Quatre jours par semaine, Nathalie Ciesielski avoir rendez-vous avec « Maîtresse Claire », dans la classe de toute petite section (TPS) de l’école Mont-Saint-Quentin à Péronne (Somme). Elle est Atsem, pour « agent territorial spécialisé dans les écoles maternelles ». Le bras droit de l’institutrice, dont elle accompagne les ateliers pour les écoliers de 2 ans. Au programme aujourd’hui : cuisine et peinture.

La matinée passe en un éclair. Il faut sortir le sucre et la farine, ranger la farine et le sucre, nettoyer la table, déplacer la table, protéger la table des éclaboussures de gouache avec des pages du Courrier picardglisser une barrette dans les cheveux d’un tout petit, montrer comment utiliser le lavabo en appuyant fort sur le bouton poussoir, répondre à l’interphone, récupérer un bulletin de vote pour l’élection des parents délégués, trouver les peluches – Charlotte la marmotte, Quentin le bouquetin – et câliner, rassurer, stimuler à chaque instant. « J’arrête, je reprends, j’arrête et je reprends », détails Mmoi Ciesielski, 52 ans, que ce ballet fait beaucoup marcher : « Nous avons besoin de rollers ! »

Il s’agit aussi de changer les couches. Sur treize enfants, trois sont propres. Aux plus débrouillards, l’agent explique le bon usage des sanitaires. « J’ai des parents qui me disent : ‘Elle ne veut pas aller aux toilettes !’ Je leur réponds : « Nous y arriverons. » En prenant soin des enfants, nous soutenons également les pères et mères de famille de ce quartier populaire, planté d’îlots et classé en réseau d’éducation prioritaire.

Aide à l’éducation

L’éducation à l’hygiène reste la spécialité de celles qu’on a longtemps appelées « femmes de service », mais ces fonctionnaires de catégorie C assument depuis une trentaine d’années le rôle d’assistante pédagogique auprès du personnel enseignant. Plusieurs décrets ont entériné ce changement sans qu’il soit accompagné, aux yeux des syndicats, de la nécessaire reconnaissance. Les Atsem ont été appelés à la grève, les 5 et 29 septembre, par la CGT-Fonction publique et l’UNSA-Territoires, pour réclamer des augmentations de salaire, la reconnaissance de la pénibilité et de meilleures perspectives de carrière.

Les agents diplômés débutent au SMIC et peuvent espérer 1 600 euros net après quinze ans de travail, selon Delphine Depay, référente fédérale (concernant les services publics) de la CGT pour l’Atsem. A Mont-Saint-Quentin, aucun des cinq agents n’a participé à la grève : la plupart sont en CDD, ce qui n’encourage pas les revendications.

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