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2023 commence bien pour les dirigeants. Réforme des retraites, inflation, réorganisation du travail, menaces de récession… rien ne semble perturber le marché du travail pour ces salariés, toujours recherchés par les entreprises, notamment les grandes.
Selon l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), qui publie jeudi 9 février son baromètre du premier trimestre 2023, les intentions de recrutement sont toujours au beau fixe : 64% des grandes entreprises et ETI, 22% des PME et 7% des TPE envisagent de recruter au moins un manager d’ici trois mois.
« Cela représente 14 % de toutes les entreprisescommente Pierre Lamblin, directeur des études à l’APEC. Ils étaient de 13 % en 2022 et de 10 % en 2021. Le marché continue de croître. » Malgré les incertitudes économiques, les entreprises semblent avoir retrouvé une certaine visibilité en fin d’année. Ils sont 73% à avoir confiance dans l’évolution de leur carnet de commandes. La question de savoir comment ils vont passer l’hiver est derrière eux. De plus en plus de PME (70%) et TPE (63%) sont désormais en mesure d’anticiper leur activité sur un horizon de trois mois.
« Long à recruter »
Les entreprises interrogées par l’APEC du 5 au 16 décembre 2022 estiment que la crise énergétique a d’abord affecté leurs marges, pas leur activité. Cela n’empêche pas le recrutement de cadres. Les embauches annoncées ont donc été programmées. Au quatrième trimestre 2022, 150 500 offres d’emploi de cadres ont été publiées. C’est 4% de plus qu’au quatrième trimestre 2021, et bien plus qu’en 2019 (117 300 offres).
« C’est un bon indicateur : 45 % des embauches de cadres en France ont donné lieu à une annonce sur le site Apec.fr, précise Gilles Gateau, le directeur général de l’association. La dynamique est très forte, mais il faut rester prudent sur les prévisions annuelles. Les perspectives économiques ne sont pas bonnes. Nous avons été surpris par ce résultat. Nous nous attendions plutôt à un léger changement de tendance. »
Les secteurs profitent de ce dynamisme de manière différente, selon leur exposition à l’inflation ou à la crise énergétique, et leur dépendance à la consommation des ménages. Les opportunités d’emploi ont fortement augmenté dans les secteurs de l’automobile et de l’aérospatiale (+42 %), mais ont diminué dans l’agroalimentaire (−9 %), les communications et les médias (−12 %) et le commerce interentreprises (−19 %).
Les difficultés de recrutement dynamisent plus que jamais le marché de l’emploi cadre : 79% des entreprises envisageant de recruter au premier trimestre anticipent des difficultés. « La période de recrutement a été réduite de neuf à onze semaines. C’est tellement long que les entreprises ne prennent pas le risque de faire une pause et de passer à côté d’un candidat, explique Gilles Gateau. En 2022, un recrutement sur quatre a été abandonné faute de candidats. »
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