Dans les entreprises, l’essor du management par les algorithmes

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Par Catherine Quignon

Publié le 20 février 2022 à 17h00 – Mis à jour le 21 février 2022 à 06h04

« D’accord, 1, 5, 9… » Casque-micro vissé sur la tête, des employés aux allures de figurines Lego débitent des litanies de chiffres. Dans l’immense entrepôt de cette enseigne de grande distribution, situé à Béziers (Hérault), les faits et gestes des préparateurs de commandes sont régis par un robot vocal. Un supercalculateur optimise leurs déplacements à travers les allées, en fonction des livraisons à préparer. Comme dans un jeu vidéo, il s’agit d’éviter tout mouvement inutile dans ce labyrinthe de colis, afin de produire le meilleur score possible. Le logiciel donne au préparateur les coordonnées du produit à livrer et utilise son code d’identification, lu à voix haute par le salarié.

« Si on parle à quelqu’un sans lever le micro, le système nous envoie un message d’erreurdéplore ce préparateur de commandes et représentant CGT, qui souhaite rester anonyme. Certains de mes collègues en rêvent la nuit. En plus, comme on a tendance à mettre le volume à fond pour bien entendre, ça nous rend sourds. »

Utilisés dans les entrepôts de Lidl, Aldi, Amazon… les logiciels de commande vocale sont devenus la norme dans les plaques-formes de logistique. Leurs concepteurs promettent une productivité accrue et des marges d’erreur réduites à zéro. Mais cette hyperrationalisation des tâches déshumanise le travail, vitupère le représentant CGT : « On devient moins sociable, on se sent soi-même un peu comme un robot. »

Dans le taylorisme à l’ancienne, caricaturé par Chaplin dans le film Les Temps modernes, le salarié est un rouage dans une machine qui le dépasse et dont il ne comprend plus le fonctionnement. Au XXIe siècle, la machine prend les commandes. Hors des plates-formes logistiques, les algorithmes commencent à s’imposer dans tous les secteurs.

La machine à gravi les échelons

C’est le manager dont le travail se voit aujourd’hui le plus transformé par l’intelligence artificielle (IA), affirme une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiée en décembre 2021. Juste derrière le professionnel de la finance. L’essor du big data dans les années 2000, Couplé à l’utilisation de systèmes informatiques capables de traiter une quantité de données sans précédent, a permis le développement delogiels ultra-perfectionnés, capable de participer aux décisions les plus stratégiques dans l’entreprise . Ainsi, 32 % environ des emplois préféreraient être radicalement modifiés par le progrès technologique, estimeraient une autre étude de l’OCDE parue en 2019. Selon l’organisme international, les fonctions supérieures d’encadrement et de décision sont les prochaines sur la liste.

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