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Le constat a été fait mille fois. La France est l’un des pays européens qui s’est le plus désindustrialisé, détruisant « près d’un million d’emplois industriels » depuis 2000, selon les mots d’Emmanuel Macron, le 11 mai, lors de la présentation du projet de loi sur « l’industrie verte » à l’Elysée. Un drame silencieux, dont l’ampleur que l’épidémie de Covid-19 a mis en lumière nos nombreuses dépendances d’approvisionnement a révélé.
Identifié davantage pour sa proximité avec la « start-up nation » en 2017, le chef de l’Etat s’est emparé de cette question au lendemain de la crise sanitaire, s’étendant depuis sur l’argument des vertus de l’industrie. Cela fournit « de bons emplois », « mieux payé que les autres »a-t-il rappelé, le 11 mai. Elle crée de la richesse et permet donc de financer le modèle social français, « le plus ambitieux d’Europe »et services publics sur l’ensemble du territoire, facteur de « cohésion ». C’est aussi un « enjeu clé pour le climat » car, en produisant sur le sol national, l’impact sur l’environnement est minimisé.
C’est, enfin, le cœur de cette souveraineté « nationale et européenne » qui lui est chère, un enjeu stratégique de sécurité économique dans le contexte du retour de la guerre en Europe. UN « bataille économique, politique, territoriale et géopolitique » en somme. Enjeu électoral, aurait-il pu ajouter : les régions désindustrialisées sont des terres d’élection pour l’extrême droite.
Ce message, Emmanuel Macron le répétera une nouvelle fois dans les prochains jours, lors de trois déplacements destinés à mettre en lumière ce qu’il voit comme le résultat de sa politique en faveur de la compétitivité depuis 2017 (baisses d’impôts et de cotisations, réformes et plans de relance massifs).
Le chef de l’Etat se rendra en Ardèche mardi 13 juin pour annoncer un investissement de la société pharmaceutique Aguettant, l’occasion d’échanger « déplacement de la drogue », selon l’Elysée, alors que la France a connu des tensions d’approvisionnement cet hiver et que, trois ans après la crise sanitaire, entre 60% et 80% de ceux-ci sont encore fabriqués en Chine. Le lendemain, au salon Viva Tech à Paris, rendez-vous mondial de la tech, il sera question de « souveraineté technologique ». Puis, lundi 19 juin, au salon du Bourget, il parlera de la décarbonation de l’industrie aéronautique.
L’histoire d’une métamorphose industrielle du pays
L’inauguration le 30 mai de la « gigafactory » de batteries Automotive Cells Company (ACC) dans le Pas-de-Calais, premier des quatre sites de la future « vallée de la batterie » électrique, a fourni le récit d’une métamorphose industrielle du pays.
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