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jees sondages concernant la perspective d’allongement de la vie active dans le projet de réforme des retraites en France ont mis en évidence la perte d’attractivité du travail pour de nombreux salariés. Divers facteurs expliquent cette insatisfaction : bas salaires, perte de sens, pénibilité du travail, vitesse excessive, fragmentation des métiers, injustice sociale, manque de reconnaissance. Ce à quoi aspirent les salariés, c’est de faire un travail qui a du sens, d’avoir les moyens et le temps de le faire et d’être reconnus comme des professionnels compétents.
Il est rare que les salariés puissent trouver dans la description de leur emploi ou de leur emploi une indication de son utilité sociale. Ils y trouvent essentiellement des listes de compétences. Comment devenir un « pro » si rien n’est dit sur la manière de gérer les situations de travail ?
Dans de nombreuses entreprises ou organisations, on assiste à une multiplication des procédures à appliquer. Si certaines sont évidemment nécessaires et ont permis de progresser (gains de qualité et de sécurité, réduction des incertitudes, gain de temps…), leur multiplication excessive et leur lourdeur revient à envoyer aux salariés un message de méfiance. « Ce que je fais n’est plus un travail ! », s’exclament, débordés et découragés, de nombreux employés.
Pouvoir intervenir en tant que professionnel compétent, c’est avoir la marge de manœuvre nécessaire pour s’adapter ou inventer ses propres façons de décider et d’agir selon la spécificité des situations et des contextes rencontrés. Les procédures ne peuvent remplacer la capacité de comprendre et d’interpréter une situation. Suffirait-il qu’une infirmière « s’en tienne » aux détails d’une procédure pour qu’elle soit reconnue comme compétente ? Face à l’inattendu et à l’inédit, il faut savoir prendre les bonnes initiatives. La gestion et l’organisation du travail ne devraient-elles pas réunir les conditions nécessaires pour que les salariés puissent utiliser leurs compétences ?
Manières d’agir personnelles
Les salariés souhaitent donc des méthodes d’évaluation qui ne se limitent pas à mesurer les écarts par rapport aux normes, mais qui évaluent et fassent reconnaître la pertinence de leurs initiatives et de leurs manières d’agir personnelles.
Lorsqu’ils consultent le contenu de leur poste de travail, les salariés n’y trouvent qu’une description effectuée selon la seule logique de la division du travail et ne tenant pas compte des relations de coopération qui leur seraient pourtant nécessaires pour exercer leurs activités professionnelles. Il en résulte pour eux un isolement croissant face à la complexité des situations à traiter, des aléas à gérer, des exigences d’innovation à prendre en compte. Un employé peut être de moins en moins compétent par lui-même. Il doit pouvoir faire appel aux compétences d’autres professionnels. S’il ne peut y avoir de compétence collective sans compétences individuelles, il ne peut y avoir de compétences individuelles sans compétence collective.
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