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Len avons-nous assez dit ! La pénibilité et le sens même du travail sont aux abonnés absents du débat sur les retraites, le point aveugle de la réforme gouvernementale repoussant l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans. Rejetés par les syndicats, toujours unis dans la rue mardi 31 janvier, ces deux brutaux -un an de report traduit bien la volonté du président de la République, Emmanuel Macron, de voir les Français » travailler plus « , le mot d’ordre du second quinquennat ; mais elle contredit la triste expérience d’hommes et de femmes vivant en fin de carrière entre chômage et aide sociale, loin de l’emploi.
La société salariale et l’État-providence sont inextricablement liés depuis près d’un siècle. Le financement des retraites repose sur une économie où le travail est central et abondant. Construire des scénarios de rupture ne fait pas partie des missions du Conseil d’orientation des retraites : ses dernières projections, publiées en septembre 2022, reposent sur des hypothèses de taux de chômage que la France a connu au cours des cinquante dernières années, excluant toute baisse structurelle de l’emploi à l’horizon 2050-2070. . Et si ce socle venait à être fragilisé par une raréfaction du travail sous l’effet des dernières avancées technologiques ?
La question est ravivée par l’irruption récente et sensationnelle de l’intelligence artificielle (IA) dans la vie quotidienne. Dans Un monde sans travail (Flammarion, 432 pages, 24 euros), l’économiste Daniel Susskind, professeur à Oxford, explore les répercussions potentielles sur l’utilisation de ces outils vertigineux, désormais dotés de facultés cognitives, de talents créatifs et parfois même de réactions émotionnelles, sans être des copies des système neuronal du cerveau humain.
Le spectre des machines tueuses d’emplois réapparaît régulièrement depuis le mouvement luddite anglais au début des années 1900.e siècle, casseurs de métiers de peur de perdre leur gagne-pain d’artisans. En 1930, au début de la Grande Dépression, l’économiste John Maynard Keynes analysait déjà la « chômage technologique ». Il la considérait alors comme un mal nécessaire entre deux bouleversements du système productif, tout en prédisant que les gains de productivité rendus possibles par les progrès techniques conduiraient un siècle plus tard à une « l’âge des loisirs et de l’abondance », où nous ne travaillions que quinze heures par semaine.
« Chômage technologique »
C’est le vieux refrain malthusien ! Les opposants à cette vision utopique crient encore aujourd’hui, confortés par trois cents ans d’histoire économique. Depuis le XVIIIe siècle, chaque progrès (machine à vapeur, électricité, informatique, etc.) a entraîné la création de nouveaux secteurs pourvoyeurs d’emplois. Elles ont entraîné une réduction de moitié du temps de travail dans les pays industrialisés. Le nombre de personnes actives n’a cependant cessé de croître, y compris dans les pays les plus productifs. « Il n’y a aucune garantie que cela se reproduira dans les décennies à venir »dit Susskind.
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