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L’image avait provoqué une onde de choc : des étudiants d’AgroParis Tech incitant leurs camarades à « bifurquer » lors de leur cérémonie de remise des diplômes en juin 2022. Près d’un an plus tard, l’Edhec NewGen Talent Center publie une étude sur le rapport au travail des jeunes diplômés de la Grandes Ecoles. Trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, occuper un poste rémunéré à sa juste valeur et qui a du sens… Les aspirations des nouveaux arrivants sur le marché du travail ne sont plus les mêmes que celles de leurs aînés. L’enquête, publiée début avril et réalisée entre octobre et novembre 2022, a été menée auprès de plus de 2 000 jeunes actifs de seize grandes écoles, dont HEC, Edhec, Sciences Po, PSL, etc.
Parmi les anciens élèves interrogés, 85 % d’entre eux estiment que l’emploi salarié est le statut idéal pour débuter une carrière. Synonyme de stabilité, il assure l’équilibre économique, « le temps de monter en compétences et de développer un réseau », confie un participant cité par l’enquête. A côté d’eux, 8% préfèrent le statut d’entrepreneur, une proportion en augmentation depuis la création du statut. « C’est huit fois plus qu’avant », indique Manuelle Malot, directrice du pôle d’expertise de l’Edhec et responsable de l’étude. Les répondants attachent également une grande importance à la flexibilité de leurs horaires de travail (31%) et certains privilégient la semaine de quatre jours (26%), même si peu en bénéficient (6%).
Exigeants ou déserteurs ? La nouvelle génération ne veut plus vivre pour travailler. « L’œuvre doit servir une ambition plus philosophiqueexplique Manuelle Malot. Et permettent de concilier trois vies : professionnelle, sociale et familiale. » Au bureau, les jeunes diplômés espèrent d’abord acquérir des compétences et se développer personnellement (33%), avant d’apporter une contribution utile à la société (31%) ou de percevoir des revenus élevés (9%).
Une minorité de « forks »
Pour les participants à l’étude, la raison d’être d’une entreprise est un puissant moteur d’attractivité (71 %) et d’engagement au travail (67 %). « Le cabinet est en charge des enjeux sociaux et environnementaux, mais aussi fer de lance de la résolution de ces enjeux », souligne Manuelle Malot. Les nouvelles générations attendent beaucoup de leurs employeurs. Et surtout sur le plan environnemental : pour un répondant sur deux, c’est la transformation la plus attendue de l’entreprise. Devant l’éthique de la gouvernance (29 %) et l’impact social (19 %). Une préoccupation « probablement accentué par des événements climatiques dramatiques » de l’été 2022.
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