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« Une catastrophe d’une telle ampleur dans la maison individuelle, on ne l’a jamais vu », résume, des sanglots dans la voix, Lucy Grolleau, secrétaire (sans étiquette syndicale) du CSE central du groupe Geoxia. Mardi 28 juin, le tribunal de commerce de Nanterre a mis en liquidation judiciaire quatorze des dix-sept sociétés du deuxième constructeur français de maisons individuelles. Et notamment la célèbre maison Phénix, créée en 1946 : son modèle standardisé de structures métalliques et de panneaux de béton produits en série à l’usine avait rendu le rêve d’un petit pavillon accessible au plus grand nombre.
Mais derrière le symbole, ce sont 1 100 salariés qui viennent d’apprendre leur licenciement, et 1 600 chantiers de maisons individuelles qui ont été arrêtés, dans toute la France, plongeant dans l’incertitude plus de 3 500 clients des enseignes Maisons Phénix, Maison Castor, Family House ou Maison Briot.
« Qui va reprendre le site ? Et à quel prix ? L’assurance couvrira-t-elle tout ? Pour le moment, nous ne savons rien. », confiait, mardi soir, circonspect, Joevin, 26 ans, futur propriétaire d’une maison familiale dans le Pas-de-Calais. Cet agent d’exploitation et sa femme, aide-soignante, ont vu leur rêve de posséder un bien immobilier avant la naissance de leur deuxième enfant s’assombrir brutalement.
Malgré un contrat de construction de maisons individuelles (CCMI) signé en mai 2021, les travaux n’ont démarré qu’en février. Là, en deux semaines, le terrassement et la dalle sont faits, puis plus de nouvelles. « Un des plus grands groupes de BTP en France, on pense que c’est du solide, on a eu confiance ! » Jusqu’à l’annonce du placement de Geoxia en redressement judiciaire, le 24 mai, avant liquidation, mardi.
Un modèle à faible marge
Le couple a déjà déboursé 50 000 des 171 000 euros du prix de la maison. « Nous sommes coincés… Mais nous ne pourrons pas payer à la fois un prêt pour une maison inachevée et un loyer pour un logement en attendant ! Nos revenus ne sont pas élevés et notre budget a été calculé au plus juste »s’inquiète le père de famille.
La plupart des futurs propriétaires sont des primo-accédants aux revenus modestes. Ils se sont réunis sur les réseaux sociaux pour partager l’information et la consternation. « Comment a-t-on pu nous faire signer des contrats alors que la direction savait très bien que les choses n’allaient pas bien ? », perd Joevin.
De quand datent les déboires de Geoxia ? Dès 2020, assure le groupe, qui évoque des causes conjoncturelles : la crise sanitaire puis l’envolée du coût des matériaux. L’effet est désastreux sur ce modèle à faible marge, qui ne peut pas répercuter les augmentations une fois les contrats signés par les clients. Mais le groupe accuse aussi les banques comme le gouvernement de ne pas l’avoir aidé, notamment en refusant tout prêt garanti par l’Etat (PGE). Ceci afin d’entraver la construction de maisons individuelles, estiment les défenseurs de Geoxia, la Loi Climat et Résilience ayant fixé l’objectif 2050 de zéro artificialisation des sols.
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