publié par Alicia Trotin le 01 déc. 2022 à 18h25
Entre 1980 et 2019Des femmes autochtones ont subi des opérations forcées dans plusieurs hôpitaux du Québec. Pour la première fois dans l’histoirele Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF) a mené une étude sur la stérilisation imposée aux inuit et les femmes des premières nations.
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Ce rapport a été lancé en 2021suite au décès tragique d’un natif ostracisé, Joyce Echaquan, au Québec. L’enquête a révélé beaucoup de victimes avec des témoignages troublants.
Mettre en lumière le racisme systémique
Suzy Basilic, auteur de la recherche, souhaite alerter les autorités sur le racisme bien ancré des Québécois envers les autochtones. Grâce à ce rapport, de nombreuses victimes violence obstétricale et avortement forcés ont pu s’exprimer, ils sont plus d’une vingtaine à avoir témoigné.
«On savait qu’il y avait des cas au Québec, mais il n’y avait rien d’écrit. On voulait faire connaître la situation pour que ça s’arrête. »
Suzy Basile, pour Le Devoir
Dans la plupart des cas, les femmes autochtones ne parle que l’anglais en second lieu ou troisième langue, par conséquent, ils ne la comprennent pas bien. En allant voir des médecins, les victimes de violences gynécologiques n’ont jamais pu bénéficier d’un interprète. Ainsi, il y a plusieurs femmes qui ignoraient complètement de ce que nous allions leur faire en les opérant.
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Les témoignages autochtones choquants
L’auteur du rapport a expliqué à la presse les terribles événements qui s’étaient déroulés dans ces Blocs opératoires du Québec.
» Dans plusieurs des cas, elles se sont senties forcées, imposées et dans plusieurs des cas, elles étaient en travail, en train d’accoucher ou sur le point d’accoucher ou venaient d’accoucher et là on les a poussées, on leur a insisté pour qu’elles acceptent une ligature . Quand on leur a dit, parce que pour certains, ça s’est fait sans qu’on leur dise »
Un de 22 femmes victimes de ces violences gynécologiques ont témoigné à ce sujet. Dans son cas, les médecins n’ont pas respecté les notion de consentementmenant à ligature des trompes non désirée.
« J’ai développé une infection de la vessie et le chirurgien est venu me voir environ trois jours après l’opération et m’a dit : ‘Eh bien, pendant que j’y étais, j’ai décidé de retirer ton utérus.’ C’est la première fois qu’on m’en parle. »
Même si enquête n’ont identifié qu’une vingtaine de victimes, il y en aurait bien d’autres, selon les chercheurs. La pandémie de Covid a peut-être accéléré les violences et empêché l’accès à certaines ressources. Maintenant, le gouvernement est appelé à reconnaître le racisme systémique québécoisqui a conduit à ces atrocités.
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