On le sait, les hausses de salaires en 2022 en France n’ont, en moyenne, pas rattrapé l’inflation. Mais une nouvelle étude de la Direction de la recherche, des études et des statistiques (Dares), publiée jeudi 2 février, nous apporte quelques éléments d’analyse supplémentaires sur l’effet de l’inflation sur la croissance des salaires. .
Indexé à la fois sur l’évolution des prix à la consommation et sur une part de l’évolution annuelle du pouvoir d’achat des ouvriers et salariés, le salaire minimum interprofessionnel de croissance (smic) a été réévalué à cinq reprises depuis octobre 2021.
Des augmentations que le reste des salariés ont pu constater sur leurs fiches de paie qu’elles n’avaient pas d’impact, à ce niveau, sur leur salaire. Ainsi, entre octobre 2021 et août 2022, le Smic a augmenté de 5,6 %, quand tous les salaires de base (c’est-à-dire bruts et hors primes, c’est-à-dire la première ligne de la fiche de paie) ont augmenté de 3,7 %. L’inflation était de 5,4 % sur la même période.
Dares explique cette différence d’augmentation par plusieurs facteurs. D’abord par le calendrier des négociations annuelles obligatoires, cadre légal des augmentations salariales, qui n’ont lieu qu’une fois par an : il peut donc y avoir un décalage dans le temps entre la revalorisation automatique du salaire minimum et les augmentations des autres salaires. Le rattrapage se révélera peut-être plus tard en 2023.
Ainsi, après la revalorisation du salaire minimum au 1euh En août 2022, 131 des 171 branches professionnelles contrôlées par le ministère du Travail se sont retrouvées avec au moins un échelon de rémunération en dessous du Smic au barème de leur convention collective. Ce qui est illégal. Pourtant, quelques rounds de négociations plus tard, fin décembre, ce n’était le cas que pour 57 d’entre eux.
Un autre facteur est le fait que seuls les salaires les plus proches du SMIC bénéficient, par contagion, de sa hausse, afin de respecter les niveaux hiérarchiques entre salariés. Pour cette raison, les salaires ont augmenté davantage dans les secteurs comptant de nombreux salariés au salaire minimum. La Dares cite l’exemple de l’hôtellerie-restauration.
Inversion de tendance
Ce secteur, qui comptait le plus grand nombre de travailleurs au salaire minimum au 1euh Janvier 2022 (42%), est aussi celui où le salaire de base a le plus augmenté (+4,8%). A l’inverse, le secteur des industries électriques et gazières, qui compte très peu de salariés au Smic (0,5%) est aussi celui où la croissance des salaires de base a été la plus faible (1,4% entre les troisièmes trimestres 2021 et 2022).
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