[ad_1]
La nature du travail a radicalement changé au cours de la seconde moitié du XXe siècle.e siècle. Les hommes quittent les secteurs agricole et industriel pour occuper des métiers plus spécialisés, plutôt dans le secteur des services. Les femmes ont rejoint les rangs des cadres et des spécialistes. Mais comment a évolué le rapport des individus à leur travail ? Répondre à cette question semble particulièrement important aujourd’hui, alors que le niveau historiquement bas du chômage et les « grandes démissions » exercent de fortes pressions sur le marché du travail et sur l’inflation.
Une vision réductionniste du travail basée essentiellement sur la rémunération n’apporterait qu’une réponse partielle. Comme l’explique le psychanalyste autrichien Viktor Frankl (1905-1997) dans La quête de sens de l’homme : une introduction à la logothérapie
(Beacon Press, 1962), la recherche de sens, plutôt que la recherche d’argent, de plaisir ou de pouvoir, est la principale motivation humaine. Il est donc important de comprendre comment le sens du travail a évolué, et les inégalités que cette évolution a pu générer. (« The Gender Gap in Meaningful Work: Explanations and Implications », par Vanessa Burbano, Olle Folke, Stephan Meier et Johanna Rickne, CEPR Working Paper DP17634).
Le sens du travail tel que défini par cette étude est composé de quatre dimensions : l’autonomie ; la compétence – le sentiment d’utiliser pleinement ses connaissances et ses capacités –, les relations sociales au travail et le sentiment de contribuer positivement à la société. Il s’avère, selon cette étude, que les hommes ont subi une forte perte de sens au travail au cours des dernières décennies, notamment concernant la dernière de ces quatre dimensions. Cette perte de sens a surtout touché des hommes peu diplômés, exerçant des professions peu rémunératrices. Alors que, pour les femmes, le sens du travail a peu changé. Ainsi, les femmes tirent aujourd’hui plus de sens de leur travail que les hommes, même si elles gagnent encore moins qu’eux en moyenne.
Effets politiques
Les femmes, plus que les hommes, occupent en effet des professions perçues comme contribuant positivement à la société, par exemple les métiers de l’enseignement ou des soins. De plus, bien que les femmes et les hommes perçoivent de la même manière le sens social des emplois, les femmes qui occupent des emplois plus positifs pour la société en tirent plus de bien-être que les hommes. En d’autres termes, un infirmier et un infirmier s’accordent sur la valeur sociale de leur profession, mais les infirmiers en retirent plus de bien-être. Cela s’explique, selon les auteurs, par les stéréotypes de genre et la faible rémunération de ces métiers. Les hommes souffrent non seulement du fait que ces emplois sont majoritairement perçus comme des emplois féminins, mais encore plus du fait que ces emplois sont mal rémunérés, étant donné que les hommes attachent, en moyenne, plus d’importance à la rémunération que les femmes.
Il vous reste 30,74% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.
[ad_2]
Source link