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« Et d’un coup… Plus rien, même pas un texte. Le jour de son arrivée ! On avait tout préparé, le livret d’onboarding, la fresque des dix commandements du collaborateur heureux… Il était parfait pour ce poste, comment pourrai-je le récupérer ? » Monique ne digère toujours pas. Tous les soirs, elle se confie au sein du cercle des recruteurs anonymes, où des professionnels des ressources humaines se racontent au coin du feu des histoires qui font peur… La légende de la recrue fantôme revient sur toutes les lèvres, et hante les esprits.
Dans le monde de l’entreprise, c’est en recrutement que le « ghosting » est le plus fréquent. Ce terme désigne les candidats qui disparaissent à un stade avancé du processus ou, pire, qui ne pointent pas le bout de leur nez le jour de leur embauche. Cette évaporation des talents ou « fantômisation » explose chez les jeunes candidats et dans les métiers du numérique, qui peinent à recruter.
Les sites de rencontres amoureuses ont popularisé le terme. Pour qu’il y ait « ghosting », il faut qu’il y ait « matching » : deux personnes, à la vue du profil virtuel de l’autre, acceptent de se parler. Mais soudaine, cette relation sentimentale naissante est rompue sans préavis, et la Saint-Valentin devient pour la victime d’une « sans-Valentin » : le « ghosteur » a disparu, et ne répond plus aux messages ni aux appels, obéissant à cette maxime attribuée un Napoléon : « En amour, la seule victoire, c’est la fuite ».
Affront, manque de respect
« Ghoster », c’est donc l’art de « mettre des vents ». Etonnamment, les entreprises ne retiennent le terme que dans un sens : pour un candidat, il est admis d’enchaîner les envois de CV non-suivis d’effet, sans accusé de réception, car l’interlocuteur manque d’empathie, ou au mieux du temps.
Le non-retour est tellement admis qu’un entretien se conclut par « on vous rappellera » se commerce communication par « non, n’escomptez jamais avoir de nouvelles, d’ailleurs nous avons déjà oublié votre numéro de téléphone, c’est dommage, hein ? »
Rendre la pareille à une entreprise qui veut vraiment vous rappeler serait donc un affront, un manque de respect… Alors qu’il s’agit simplement d’un renversement entre l’offre et la demande ! Faisant son marché, le salarié exigeant zappe entre les opportunités foisonnantes, inversant naturellement le rapport de force. Le neurobiologiste Henri Laborit (1914-1995) développé d’ailleurs dans son Éloge de la fuite (Robert Laffont, 1976) l’idée que l’humain éprouverait en permanence un besoin de fuir sa situation, y compris au travail.
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