Tribune. On soupçonne maintenant que la science a contribué au fait que l’humanité est descendue sur une pente glissante, notamment, dans le but de rétablir l’équilibre naturel. Sa fille – la technologie – de son côté, notamment en France, fait l’objet d’une condamnation inconditionnelle ! Ainsi, 56% des Français acceptent de la déclarer coupable.
Quelle est la faute? mais un peu de tout : d’abord le réchauffement climatique, puis l’automatisation qui va détruire des emplois, sans parler des menaces qui peuvent affecter les libertés à travers la combinaison des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle, etc.
Acceptabilité sociale
Ce n’est pas la première fois que la science et la technologie suscitent la peur, mais les nouvelles récentes et Covid ont donné un nouveau soulagement à cette préoccupation de longue date. De la 5G aux robots, l’innovation est non seulement suspecte mais considérée comme nuisible…
Cependant, l’humanité dispose de très peu d’outils pour résoudre les problèmes auxquels elle est confrontée, et la technologie en fait sans aucun doute partie. C’est même l’un des rares qui nous permettra d’inventer un nouveau modèle de croissance durable, respectueux de l’environnement, et alliant modernité et sobriété. Gardons-nous de la nostalgie d’un retour propre et simple au mode de vie d’antan : qui pourrait souhaiter revenir aux taux de mortalité effrayants, notamment de mortalité infantile, qui le caractérisaient ?
De même, croyons-nous à la possibilité de réindustrialiser notre pays avec notre niveau de salaires et de protection sociale sans investir dans les nouvelles technologies et même, comme l’Allemagne ou la Corée du Sud, dans les robots ? Génie génétique, informatique quantique, analyse de données pour un meilleur traitement, pour une meilleure éducation, nouvelles énergies, les opportunités offertes par la recherche sont plus riches que jamais.
Puisque la technologie et ses conséquences sont désormais associées aux blessures sensibles permanentes infligées par la grande vague de mondialisation, ou la montée des inégalités, voire un ralentissement de l’échelle sociale, voyons comment restaurer leur acceptabilité sociale.
La technologie peut et doit rimer avec productivité, mais aussi avec emploi et non avec chômage.
Au-delà du principe de précaution, commençons par une discussion puis rédigeons une charte de l’innovation. Démontrons sa contribution à la croissance en fixant les règles qui doivent être imposées pour rendre cette croissance responsable et durable. La technologie peut et doit être associée à la productivité, mais aussi à l’emploi et non au chômage. Et convenons ensemble de réviser les nouvelles règles requises !
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