[ad_1]
Depuis deux ans, en 2020 et 2021, la politique du « quoi qu’il en coûte » a maintenu le nombre de poursuites engagées à un niveau historiquement bas. Ainsi, avec seulement 5.500 faillites, la sinistralité observée au troisième trimestre 2021 était la plus faible depuis vingt-cinq ans. Mais cette parenthèse semble désormais fermée. Sur les douze derniers mois, de septembre 2021 à septembre 2022, 37.000 entreprises ont fait défaut, indique mardi 11 octobre la Banque de France, soit une augmentation de 34,4% par rapport à la même période de 2021.
Ce total reste certes nettement inférieur au niveau d’avant la crise sanitaire – près de 51 200 entreprises ont fait faillite en 2019 – mais il indique que l’état de grâce est passé. « Avec la disparition des mécanismes de soutien, nous sommes revenus, depuis l’automne 2021, à des niveaux de défaillances plus proches de la normale, et nous nous attendons à ce que ce processus de normalisation se poursuive »précise Emilie Quema, directrice des entreprises à la Banque de France.
Selon les comptes du cabinet Altares, qui publie ses propres chiffres, près de 33.000 emplois sont actuellement concernés par une procédure de sauvegarde ou de liquidation. Signe supplémentaire d’un retour à la normale, les secteurs les plus touchés par les difficultés sont aussi ceux où la sinistralité était la plus élevée avant la crise sanitaire : commerce de détail, restauration, services à la personne, commerce automobile. Des secteurs qui s’adressent principalement à une clientèle privée.
Surtout les TPE
Mais Altares souligne également « signes inquiétants » du secteur de la construction et du bâtiment, qui a beaucoup souffert de la pénurie d’approvisionnement et de la flambée des coûts des matériaux. Pour l’heure, les faillites spectaculaires, comme celles de Geoxia, le constructeur de maisons Phénix, survenue en juin, ou celle de Camaieu, qui a fermé ses commerces en septembre, sont encore rares. Cette vague croissante de faillites touche principalement les petites entreprises, notamment les TPE de moins de trois salariés.
Selon Altares, elles représentaient les trois quarts des quelque 9 000 entreprises qui ont fait faillite au troisième trimestre. « En début d’année, les PME étaient très bien armées pour résister aux chocs de 2022 : elles disposaient d’une bonne trésorerie et avaient pu reconstituer leurs marges », note cependant Jean-Pierre Villetelle, responsable de l’Observatoire des entreprises à la Banque de France. Mais la flambée des coûts consécutive à la guerre en Ukraine, qui a débuté le 24 février, la dégradation de la situation économique et la chute de la consommation ont eu raison de cette bonne santé. « Les situations se tendent assez vite »admet M. Villetelle.
Il vous reste 45,41% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.
[ad_2]
Source link