[ad_1]
C’est une caméra de vision nocturne. De celui que vous pouvez installer dans votre jardin pour surveiller la faune. Des élus de GRDF l’ont découvert en juillet dans un tunnel qui relie le siège social du distributeur de gaz, rue Condorcet à Paris, à la direction du réseau d’Ile-de-France, dans la rue Pétrelle voisine. Et ce, deux jours après que des grévistes aient pris ce tunnel pour faire entendre, côté siège, leur demande d’augmentation de salaire.
La CGT Energie Paris a porté plainte contre X le 27 juillet, selon son avocat, pour atteinte au droit à l’image et au respect de la vie privée. L’exploitation de la carte mémoire de la caméra ne laisserait aucun doute : elle accuse un cadre de GRDF de l’avoir installée là le lendemain de la manifestation, en dehors de tout cadre légal.
Quatre mois plus tard, devant l’établissement GRDF de l’avenue de Trudaine à Paris, l’incident est présenté par Cédric Liechti, secrétaire général de CGT-Energie Paris, comme l’un des signes de « la criminalisation des syndicats à des niveaux sans précédent » dans les entreprises énergétiques. « La direction a décidé de piéger les grévistes. C’est du jamais vu ce genre d’escroquerie ! », il s’indigne. Les agents en grève autour de lui sont en tenue d’intervention, casques et vestes de pompier, pour rappeler la dangerosité de leur métier. Il porte un sweat-shirt noir, floqué en rouge avec une inscription qui en dit long sur l’état des relations entre la direction du groupe et la CGT-Energie : « Collectif Trud-Haine ».
balises insultantes
Interrogé sur l’incident « caméra » de l’été, GRDF a répondu qu’il était de sa responsabilité de « sécuriser » l’accès à ses sites. L’entreprise fustige aussi qu’une « minorité » en grève a sapé la chaîne de sécurité du gaz et retardé les interventions, privant 1.500 foyers de gaz fin novembre.
Car le conflit perdure alors que la direction a conclu un accord sur les salaires, le 18 novembre, avec la CFDT, la CFE-Energie et FO, majoritaires entre elles (52%). La CGT (48% des suffrages) demande sa renégociation, réclamant 4,6% d’augmentation pour tous, au lieu de 2,3% pour tous et 2,2% individuels. Appel au respect de » la démocratie « , les syndicats signataires ont dénoncé « pressions morales et physiques », y compris les tags insultants, sur les chantiers.
Une ambiance emblématique de celle qui entoure depuis le printemps les revendications d’augmentations salariales dans les entreprises des industries électriques et gazières (IEG). En mars et avril, les CRS sont intervenus à plusieurs reprises sur des piquets de grève des agents de maintenance de RTE (gestionnaire du réseau de transport d’électricité) à Orléans, Nantes et Saumur (Maine-et-Loire).
Il vous reste 61,85% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.
[ad_2]
Source link