Droit social. Le métaverse est magnifique. Avec cet autre monde 3D, permanent et surtout interactif, vous êtes vraiment dans votre bureau, en train de discuter avec vos collègues pixélisés grâce au masque (d’un demi-kilo). Et quand Mark Zuckerberg, avec ses 2,8 milliards de clients Meta, parle d’une révolution aussi importante qu’Internet, on écoute.
Mais, du côté des Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), dont les modèles montrent des signes d’essoufflement, on voit bien l’intérêt de passer au « Web 3 », cette nouvelle génération d’ordinateurs. Idem pour les fabricants d’équipements ultra-haute définition, et les crypto-monnaies, élément central à terme.
La réponse est moins claire du côté des entreprises traditionnelles : gadget ou révolution ? Dans les boutiques de mode virtuelles, on s’arrache déjà des paires de baskets « virtuelles » à 2 500 euros… Et les banques, assurances et commerçants devront suivre leurs clients là où ils vont. Leurs salariés animeront donc leur avatar dans l’entreprise depuis des cabines spécifiques au siège, mais aussi depuis leur domicile : télétravail avec présence virtuelle, interdiction de déconnexion… et, parfois, peur des enfants.
Des coûts tout sauf négligeables
Si l’action demandée est ponctuelle, pas de problème de modification du contrat. Mais passer à temps plein dans le métaverse constitue un bouleversement de l’équilibre contractuel, qui peut donc être refusé. Les trois domaines les plus concernés par l’éventuel développement du métaverse ? Recrutement étendu à la planète, d’abord, avec des démonstrations réciproques à 6 500 kilomètres. Et l’avatar ne correspond pas forcément à la personne, les préjugés habituels (âge, sexe, etc.) ont moins d’influence.
Ensuite, la communication : le métaverse abolit les barrières géographiques, mais aussi les barrières linguistiques grâce à la traduction automatique dans la langue de chacun. De quoi intéresser également les syndicats et le comité social et économique (CSE). Mais, dans ces deux domaines, le rapport qualité-prix par rapport à une bonne conférence Zoom n’est pas évident.
Enfin, la formation. Du chirurgien à la maintenance, les démonstrations interactives d’opérations, avec les mêmes outils que dans la vraie vie et les mêmes incidents (programmés), sont extrêmement instructives.
Mais il faut savoir garder la raison, car le bilan écologique peut être catastrophique. Au-delà des coûts tout sauf négligeables (500 casques fragiles à 400 euros, plus l’achat de mètres carrés hors de prix sur Sandbox), l’avatar doit-il ressembler à la personne physique ? Hormis des ajouts vestimentaires ou capillaires très créatifs, rien n’empêche un homme de créer un avatar féminin ou inversement. Comme dans la vraie vie, un code de bonne conduite peut fixer les grandes lignes.
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