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Casque sur la tête, café à la main, la jeune Sarai Marie met en scène, sur TikTok, Veronica et Susan au bureau. Veronica, l’incarnation de la génération Z, est l’employée. Susan sa patronne. « Véroniquedit ce dernier, vous devez être disponible pendant vos vacances. » Veronica ne se laisse pas démonter. Elle éclate de rire et promet de bloquer les futurs messages de Susan. Ses 2,3 millions de followers l’approuvent.
Ce très court sketch illustre le changement d’attitude des salariés américains. On les croyait dévorés par l’ambition, toujours prêts à terminer une tâche le week-end, ou à répondre aux mails incessants du chef de service. Mais, depuis l’épidémie de Covid-19 et la révolution du travail à distance, leur soumission volontaire s’est calmée.
« Le contrat social a changé à jamais », estime Cathi Canfield, vice-présidente de l’agence de recrutement EmployBridge. Dans une enquête, interne à l’agence de recrutement EmployBridge, réalisée du 21 février au 23 mars 2022, l’importance exprimée par les salariés des horaires flexibles a été relevée, même du côté des travailleurs essentiels. « Ils ont défini leurs priorités. Ils veulent pouvoir s’occuper de leurs enfants à la maisonelle explique. Ils nous disent que leur temps est précieux. »
« Pour 40 % des postes, on a compris qu’on pouvait travailler ailleurspoursuit Ariane Ollier-Malaterre, professeure de gestion à l’Université du Québec à Montréal (Canada). Quand l’entreprise vous impose un retour au bureau et que vous passez la journée sur Zoom, parce que les autres ne viennent pas en même temps, vous vous demandez pourquoi. Les salariés veulent garder leur autonomie. » Et ils le font savoir haut et fort.
Des ambitions professionnelles en baisse
Le marché du travail étant encore très tendu, « les employés ont le pouvoir », conclut le professeur. Les patrons qui n’ont pas encore compris risquent un profond désengagement de leurs troupes. Sur TikTok, ce changement de comportement s’appelle « faites votre salaire ». En clair, le salarié fait ce pour quoi il est payé, rien de plus.
« On nous accuse d’être paresseux, toujours au téléphoneexplique Danielle Farage, 24 ans, directrice marketing de la plateforme Café, experte en ressources humaines. C’est vrai, nos valeurs sont différentes de celles des baby-boomers. Nous ne voulons pas pointer cinq jours par semaine de 9 h à 17 h. Nous ne reviendrons pas au bon vieux temps. » Mais pour ajouter dans le sens des employeurs : « Revenons à la discussion. Soyez plus souple. Comprenez nos valeurs, notre volonté de transparence, l’envie de faire du bien dans le monde. »
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