À ce stade, les comptes d’assurance-chômage continuent de se redresser, malgré le brusque ralentissement de la croissance. En 2022, le régime devrait dégager un excédent de 2,5 milliards d’euros, selon les prévisions financières publiées mercredi 8 juin par l’Unédic, l’association pilotée par les partenaires sociaux qui gère le système d’indemnisation des allocataires. emploi. Le retour à meilleure fortune est « confirmé », a déclaré Patricia Ferrand, la présidente (CFDT) du dispositif, lors d’une conférence de presse. Mais cette déclaration est faite avec prudence, en raison – notamment – de la guerre en Ukraine, qui alimente une grande incertitude sur la situation économique.
L’embellie actuelle fait suite à deux années terribles, durant lesquelles le régime a enregistré des déficits exceptionnels, en lien avec la crise sanitaire : – 17,4 milliards d’euros en 2020 et – 9,3 milliards d’euros en 2021. Ces pertes colossales ont mis à mal des finances déjà très dégradées avant le démarrage. de l’épidémie de Covid-19. Fin 2021, la dette de l’Unédic s’est creusée, atteignant 63,6 milliards. Pourtant, d’ici décembre 2024, une partie du trou pourrait être comblée, à hauteur de près de 10 milliards : selon Mmoi Ferrand, les deux tiers de ces économies résulteraient de la réforme de l’assurance-chômage, qui a durci les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi.
Mesures d’urgence à partir de mars 2020
« La dette est extrêmement importante »a commenté Jean-Eudes Tesson, vice-président (Medef), mais, selon lui, il faut « dissocier » ce qui est attribuable à « mesures d’urgence » prises à partir de mars 2020 par l’État, en impliquant l’Unédic (chômage partiel, etc.). Les montants en jeu sont loin d’être négligeables : 19,2 milliards d’euros. Comment et par qui seront-ils remboursés ? Les syndicats et les employeurs souhaitent que la question soit soulevée auprès du gouvernement.
Un autre dossier occupe tous les esprits : l’ouverture d’une négociation entre partenaires sociaux pour élaborer une nouvelle convention qui redéfinira les paramètres du régime. Actuellement, ceux-ci sont fixés dans un décret dont les dispositions s’appliquent jusqu’à début novembre. Cependant, il n’est pas certain que les organisations d’employeurs et de salariés soient en mesure de finaliser un texte d’ici là, d’autant plus qu’elles doivent d’abord recevoir une « document cadre » de Matignon avant d’engager des discussions. Mercredi, Christophe Valentie, le directeur général de l’Unédic, a déclaré que l’hypothèse d’une prolongation du décret n’était pas exclue.