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L’architecte Jean-Paul Viguier, spécialiste de premier plan des sièges sociaux qui vient de livrer ceux de Vinci et d’Orange, explique comment l’immobilier de bureaux est passé du « sur-mesure » au « prêt-à-porter ».
Quel est l’impact de la crise sanitaire sur le monde du bureau ?
La pandémie a changé beaucoup de choses, mais comme l’architecture est un exercice de longue date, le résultat s’appréciera vraiment dans plusieurs années. La principale nouveauté est qu’il n’y a plus un seul bureau mais des espaces de travail. Vous travaillez dans le train, à la maison, à la maison, à votre destination de vacances. Cette nouvelle façon de faire transforme également le logement. La pièce supplémentaire était un sujet, c’est devenu une urgence. Enfin, l’immeuble de bureaux n’est plus dissocié de son quartier, et sa proximité avec les transports en commun et les lieux de résidence est devenue essentielle.
Cette dispersion des lieux de travail marque-t-elle la fin du siège social ?
De mon point de vue, non. Les entreprises se demandent comment leurs équipes peuvent se rencontrer et échanger, alors qu’elles ne travaillent pas à domicile. Ils cherchent donc à les rassembler en un seul endroit. Le siège social reste la vitrine de l’entreprise. La façon de le concevoir, en revanche, a profondément évolué.
Il y a trente ans, les industriels possédaient leurs locaux, qui devaient incarner l’esprit de la maison. Dans les années 1990, le groupe pharmaceutique Astra (qui a fusionné avec le britannique Zeneca, en 1999) était dirigé par des médecins suédois, qui avaient la culture de l’intérieur. Avec beaucoup de bois, un jardin, ils ont trouvé à l’intérieur ce que l’extérieur ne leur offrait pas. A la fin des années 1990, quand on m’a demandé de penser à une maison commune en France 2, France 3 et France 5, il fallait résoudre une question politique : comment ne pas donner le sentiment d’une grande et d’une petite chaîne alors que France 2 était trois fois plus grande que France 3. Ils occupent les deux tiers et un tiers du bâtiment, mais la façade est commune et l’étage de gestion surmonte les deux chaînes.
Avec les difficultés de l’économie, l’ouverture à la concurrence, les industriels européens ont investi massivement pour développer l’industrie et se sont détournés de l’immobilier. Ils ont donc commencé à louer les bâtiments qu’ils habitent et ont laissé le monde de l’immobilier s’occuper de la construction des lieux de travail. Le bureau est devenu un produit financier, les promoteurs ont construit des bâtiments pour lesquels les investisseurs exigeaient une rentabilité financière. Comme le promoteur ne connaissait pas le nom de l’utilisateur final, les plateaux ont été conçus pour convenir à tout le monde. Nous sommes passés du sur-mesure au prêt-à-porter.
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