Le fabricant de chariots de supermarché Caddy a enfin trouvé un repreneur après une procédure collective aux virages sinueux. La chambre de commerce du tribunal de Saverne (Bas-Rhin) a en effet accepté mardi 22 mars l’OPA lancée par le groupe nordiste Cochez. Actif dans le transport d’exception et les services industriels, ce dernier s’est illustré par le passé dans plusieurs reprises d’entreprises, de la conserverie Petit Pierre à la dentelle de Calais. Le nom de Caddy, le caractère unique de l’usine alsacienne et les compétences de ses employés l’ont convaincu de rejoindre le projet, initialement conçu par le PDG de Caddy, Stéphane Dedier.
Ainsi, la nouvelle société Caddy SAS reçoit les actifs de Caddy France à hauteur de 250 000 euros, ainsi que 113 salariés sur 139. Pascal Coches en est l’actionnaire majoritaire avec 66 % des actions. Elle apporte 495 000 € de fonds propres ainsi que 300 000 € d’encours. Un consortium mené par Stefan Dedier, qui réunit plusieurs fournisseurs du fabricant de chariots ainsi que le distributeur italien de la marque, apporte quant à lui 255 000 euros, soit 34 % du capital.
Le tour de table est complété par une aide à la reprise de 4 000 € par salarié pour la région Grand Est (soit 452 000 € au total) et un prêt bonifié de l’Etat de 418 000 € sur 6 ans. On est loin des 3,8 millions d’euros annoncés par l’ancien dirigeant lors de la première audience de la procédure fin février. Les repreneurs n’ont pas obtenu d’engagement bancaire dans cette affaire, à l’exception d’un contrat d’affacturage de trois millions d’euros négocié au dernier moment par Pascal Cochet pour couvrir les besoins en fonds de roulement de l’entreprise. En conséquence, le projet de reprise a été revu à la baisse, avec une extension de l’usine initialement prévue la première année repoussée à 2023, et des prévisions de stocks abaissées à un mois par rapport aux deux précédentes.
« Réduire les liens »
Maintenant, il faut relever la barre. « Nous allons ramener notre propre production, par exemple les chariots dédiés à l’hôtellerie, qui sont actuellement produits en Italie. Nous réduirons également le nombre de liens pour nous concentrer sur ceux qui ont le plus de demandes. Un facteur clé de la reprise sera également la répercussion de la hausse des coûts de production sur les prix de vente. »dit Pascal Cocheze.
Sur ce dernier point, Caddy peut paradoxalement profiter de la période actuelle, qui rend les hausses de prix inévitables aux yeux des clients. Le constructeur va aussi rapidement changer de PDG. « Nous avons besoin d’un expert en contrôle de gestion qui connaît le coût. C’est sur ce point que l’entreprise a essentiellement péché. Il devrait également être un expert en gestion compte tenu de ce que le personnel a vécu ces derniers mois.souligne l’entrepreneur.
Cependant, son prédécesseur ne se morfond pas. Stéphane Dedier reste administrateur de Caddy SAS. Tout d’abord, il remplit ses obligations vis-à-vis d’une quinzaine d’entreprises dont il est administrateur voire PDG. Et qui, pour beaucoup d’entre eux, gravite vers la galaxie Caddie en tant que prestataires ou vendeurs de services.